Je lu ‘’Quand nous étions orphelins’’
de Kazuo Ishiguro avant de m’endormir à l’aube. Dans mon rêve, je passais un
partiel sur une œuvre de cet écrivain britannique alors qu’il n’y avait aucun
cours à ce sujet. Alors que je mettais ma tête entre mes mains car je
n’arrivais pas à répondre à quelques questions, un homme, peut-être un
professeur ou un surveillant est venu à côté de moi. J’ai levé la tête, et c’était
Kazuo Ishiguro en personne.
Au premier semestre, j’avais un cours
consacré à l’écrivain autrichien Thomas Bernhard. Je ne le connaissais pas
jusque-là, et ‘’la Cave’’ est le seul livre de cet écrivain que j’aie lu pour
le moment. Ce roman autobiographique m’a fort étonné parce qu’il y avait
beaucoup de répétitions. Thomas Bernhard est autrichien si bien que sa langue
maternelle est l’allemand et ce livre a été traduit en français, mais le
français est une langue qui essaie d’éviter la répétition. Répéter des
expressions semblables ou les mêmes mots n’est vraiment pas joli en français. Je
me suis donc demandé pourquoi il fallait autant de répétitions, alors que le
français n’est pas fait pour cela. Ce n’est pas bien de répéter des mots ainsi,
parce que ça embrouille les idées. Si on répète une phrase, cela crée une
sonorité particulière, tantôt plaisante tantôt déplaisante. En fait, une
sonorité singulière se crée si on répète les mêmes mots. Quand j’ai lu ce livre
de Thomas Bernhard, j’étais vraiment surpris, car j’ai pensé qu’il y avait trop
de répétitions. J’ai fermé le livre et je l’ai rouvert, pour voir s’il y avait
toujours autant de répétitions. En fait, j’ai constaté qu’il y avait toujours
beaucoup de répétitions, tout au long du livre. Chose étrange, même si je lisais
plusieurs pages, j’avais l’impression que le récit n’avançait pas du tout et
que je revenais au même endroit. C’était étrange. À cause de phrases semblables
les unes aux autres, c’était comme si le même récit se répétait comme la
pellicule abîmée d’un film. Je n’avais jamais lu un tel livre, c’est-à-dire, un
livre dans lequel le récit était répétitif et cyclique. Alors que c’est un
livre tout mince, j’avais l’impression que je lisais toujours la même page.
C’est en fait à cause de la répétition des mêmes mots, des mêmes phrases, des
mêmes personnages. Mais si on fait attention, on constate que le récit avance
quand même. Il y avait du progrès dans le récit, malgré les répétitions. C’est
vrai qu’il y a beaucoup de répétitions, je n’ai aucune objection ; ça me
gêne un peu. Je ne nie pas qu’il y ait des répétitions dans ce livre. Il me
semble même évident que les mêmes scènes se répètent dans plusieurs passages.
Mais le texte original est en allemand. En allemand, la répétition d’une même
phrase se fait naturellement ? Je me suis posé cette question, car en français,
on dit qu’il faudrait éviter de répéter les mêmes mots. Le français n’aime pas
la répétition, mais c’est ce qui a enrichi le vocabulaire de cette langue.
Cependant, lorsque j’y repense, ce livre est comme la vie. Dans la vie
quotidienne, on voit souvent les mêmes personnes ; on a l’impression que l’on
répète les mêmes journées comme si nous étions des personnages enfermés dans la
pellicule abîmée d’un film. Mais si on fait attention, on constate que notre
récit avance petit à petit, et nous arrivons finalement à la dernière page de
notre livre.
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