dimanche 22 avril 2018

''Mauvais Sang'' (1986)



 J’ai regardé ‘’Mauvais Sang’’ de Leos Carax pour la deuxième fois. La première fois, c’était il y a longtemps. C’est plutôt un film artistique qui n’est pas forcément facile à suivre. Les dialogues sont lyriques et la photographie est originale.

 L’histoire est la suivante : À Paris, la maladie qui se transmet par l’amour sans amour, le STBO se propage. Un jour, le père d’un jeune homme solitaire Alex (Denis Lavant) se suicide pour une raison obscure. Les amis de son père, Marc (Michel Piccoli) et Hans (Hans Meyer) se trouvent contraints de rembourser la dette de leur ami défunt et proposent à Alex de voler le vaccin contre le STBO. Alex se sentait vide même quand il était avec sa petite amie Lise (Julie Delpy). Il accepte leur proposition et quitte sa copine. Ainsi, il rencontre la maîtresse de Marc, Anna (Juliette Binoche).
 Mais franchement, l’intrigue n’est pas importante car beaucoup de scènes sont consacrées à des détails insignifiants.

 Il semble que Leos Carax était considéré comme le successeur de Jean-Luc Godard quand il a débuté. Il est vrai que beaucoup de séquences me font penser à ce réalisateur. Le zoom sur des journaux et des personnages, et la composition de couleurs vives me rappellent ‘’Pierrot le fou’’. Ce chef d’œuvre de Godard est un film dans lequel la lumière éblouissante du soleil du sud de la France est impressionnante. Au contraire, ‘’Mauvais Sang’’ est un film nocturne. La plupart des scènes se passent la nuit, même pendant la journée, le ciel est couvert d’épais nuages.

 Tantôt le style des dialogues de ce film m’a plu, tantôt il m’a irrité. Parfois j’avais l’impression qu’un garçon de 15 ans au visage plein de boutons qui se croit Rimbaud me chuchotait ses poèmes à l’oreille. Mais il y a beaucoup de scènes charmantes dans ce film, celle où Alex court sur un fond de ‘’Modern Love’’ de David Bowie, celle où il essuie les larmes d’Anna, et celle où il joue avec elle comme un enfant. J’aime aussi la scène du début où Alex fuit Lise dans le métro parisien, et la dernière où Anna court sur la piste d’un aérodrome, et où son visage se convulse comme celui d’une épileptique.

 Il semble que le cinéaste n’essaie de pas de cacher qu’il s’agit d’une fiction. Au contraire, il essaie de montrer l’artificialité de son œuvre. Dans la dernière partie, Alex est blessé dans le ventre, mais sa blessure n’est pas réaliste. Les relations entre personnages sont aussi superficielles. Alex est amoureux d’Anna, mais Anna ne quitte jamais Marc. Lisa poursuit Alex après qu’il l’a quittée, et lorsqu’il meurt, elle dit sèchement : « De toute façon, il en avait fini avec moi ». Et c’est cette superficialité qui est cruellement belle dans ce film.

 Ce n’est peut-être pas les propos d’une personne qui l’a regardé deux fois. Mais je pense que je ne l’aurais pas regardé jusqu’à la fin si l’actrice n’était pas Juliette Binoche.

 Si je parle de Juliette Binoche, j’aimerais aussi aborder ‘’Copie conforme’’ d’Abbas Kiarostami, dans lequel elle incarne une femme d’âge mûr qui feint de former un couple de longue date avec un écrivain anglais bien qu'ils viennent de se rencontrer.

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