mercredi 21 février 2018

La crise au temple de Shuzenji ! Natsume Sôseki vomit énormément de sang et se trouve entre la vie et la mort. (Le calendrier Sôseki le 24 août)

 À la même date qu’il y a cent six ans, 44 de l’ère Meiji (1910), le 24 août, Sôseki, quarante-quatre ans séjournait à l’auberge Kikuya du temple Shuzenji à Izu. Après l’internement à l’hôpital pour un ulcère à l’estomac, Sôseki était venu pour une cure de plein air. C’était le dix-neuvième jour de son séjour.

 Ce jour-là, Sôseki avait mal à l’estomac depuis le matin. Sa mine était toute pâle comme du papier. Dans la soirée, Kyôko qui était venue de Tokyo lui fit boire du lait. Le gastro-entérologue, Tôzô SUGIMOTO arriva aussi de Tokyo et il examina Sôseki. Rinzô MORINARI, qui était venu au temple plus tôt et qui vient du même hôpital, restait aussi à ses côtés.

 À ce moment-là, l’état de Sôseki avait l’air relativement stable. Une fois la consultation terminée, les médecins se sont retirés dans leurs chambres pour prendre un bain et pour dîner. Kyôko alla à côté de Sôseki pour demander s’il allait bien. Ce dernier grimaça de douleur.

« Vous vous sentez mal ? » demanda Kyôko.

 Évidemment, elle s’inquiétait pour lui, mais quand on est malade, il est difficile de répondre. Sôseki pensa sans doute : « Laissez-moi tranquille ». Les malades sont souvent comme ça. Sôseki lui répondit brutalement :

« Allez-vous en, s’il vous plaît. »

 Et Sôseki, qui était couché sur le dos, cracha du sang au moment où il essaya de se retourner vers la droite.

 Dans un tel cas, Kyôko avait du courage. Sans paniquer, en soutenant le corps de Sôseki, elle cria pour appeler les servantes qui étaient dans le couloir, puis elle leur demanda de rappeler les médecins. Pendant ce temps, dans les bras de Kyôko, Sôseki ne cessa de vomir du sang. Le dessous de la poitrine de son Kimono se teignit entièrement de rouge.

 Les médecins arrivèrent immédiatement.

 Sôseki avait perdu conscience et il allait mourir. Les médecins enchaînèrent les piqûres de camphre pour le sauver. Comme il ne reprenait pas conscience, ils les prodiguaient les unes après les autres. Le nombre total de piqûres dépassa finalement seize. Au bout du moment, les médecins arrêtèrent de compter.

 Trente minutes plus tard, comme s’il passait par la porte de la mort qui se refermait, Sôseki reprit conscience. Mais il était toujours en danger. En prenant le pouls de leur patient, les médecins murmurèrent :

« Très faible »
« Il n’y a pas d’espoir »
« Si on appelait ses enfants ? »

 Sôseki écoutait leur conversation d’un sentiment étrangement calme.
 Entre la vie et la mort, une certaine paix, comme s’il s’était débarrassé de ses souffrances quotidiennes d’un coup, sombrait au fond de son corps affaibli jusqu’au bout.

Le mot de Sôseki du jour :

« Je perdis une quantité énorme de sang d’un coup, j’erras entre la vie et la mort » ‘’Omoidasu Koto Nado’’(Les mémoires aléatoires)

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