jeudi 15 février 2018

Une réflexion sur le ver solitaire dans l'intestin de Maria Callas

 Alors que je lisais « Les milles et une nuits » dans un coin de la bibliothèque, une fille de ma classe avec qui je n’avais presque jamais parlé est apparue derrière une étagère. Elle me regardait l'air gênée. Je me suis demandé si elle cherchait quelqu’un. Au moment où j’allais lui demander ce qui se passait, elle m’a chuchoté quelque chose. Comme nous étions dans la bibliothèque, nous ne pouvions pas parler fort. Je n’ai pas entendu ce qu’elle a dit et je lui ai demandé de répéter. Elle s’est rapprochée de moi et a chuchoté à mon oreille : « Ça ne te rend pas triste d’être seul ? ». J’ai pensé au sens de cette question, et à ce moment-là, je me suis rendu compte pour la première fois que j’étais seul. « Je m’y suis habitué ». Après avoir réfléchi un instant, c’était tout ce que je pouvais lui dire. Elle m’a adressé un sourire triste ou empreint de pitié, je ne sais pas lequel des deux, et elle est partie.

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