mercredi 31 mai 2017

''Le secret de l'usine de spaghettis'' Haruki Murakami



Ils appellent mon bureau l’usine de spaghettis. 
''Ils'' désignent l’homme-mouton et les belles jumelles. 
Le mot ''l’usine de spaghettis'' n’a pas de grand sens. 
En bref, régler la température de l’eau, parsemer du sel, mettre le minuteur, c’est ça.

Lorsque j’écris un manuscrit, l’homme-mouton vient en agitant ses oreilles.

'' - Franchement, j’aime pas trop cette phrase.
- Ah bon? dis-je.
- Elle est quelque peu présomptueuse, de plus, elle manque de poésie.
- Tant pis.'' dis-je.
J’ai quand même fait des efforts.
''- Peut-être que tu as mis trop de sel, me dit la jumelle 208.
-Refais la, dit la 209.
- Je peux aussi t’aider'', dit l’homme-mouton.
Non merci. Si l’homme-mouton intervient, tout sera gâché.
''Apporte-moi une bière'', dis-je à la 208. 
Et à la 209,
"Et toi, taille trois crayons, s’il te plaît.''
Tandis que la 209 taille des crayons avec un couteau à fruits, je bois une bière. 
L’homme-mouton grignote des fèves séchées.
Lorsque les trois crayons aiguisés s’apprêtent, je frappe des mains et je les expulse de mon bureau. 
Travail, travail.

Pendant que je travaille sur mon manuscrit, ils chantent une chanson main dans la main dans le jardin. 
Elle est comme cela,

Mon pays natal est al dente
Ni trop tôt, ni trop tard
C’est le blé dur
qui se brille en or

La lumière du printemps se verse sur eux. 
C’est un paysage assez chouette.

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