Le premier
cours du jeudi commence à dix heures, mais aujourd’hui je me suis réveillé tôt.
En fait, je n’ai pas pu dormir, car je voulais vraiment lire la suite de «
L’éternel mari » de Dostoïevski. Dès que je me suis levé, j’ai pris le livre et
je l’ai dévoré.
Aucun
écrivain ne ressemble à Dostoïevski. Je pense qu’il est capable de faire
coexister des valeurs opposées. À quelqu'un qui voudrait lire Dostoïevski pour
la première fois, j'aimerais recommander « L’éternel mari ». Le plus
intéressant est « Les frères Karamazov », mais c’est aussi le plus long,
environ 1500 pages, et le plus difficile. Le récit que fait Ivan à Aliocha, «
Le grand inquisiteur » pose une question éternelle à l’humanité. Une anecdote
célèbre veut que, durant la Première Guerre mondiale, le jeune Ludwig
Wittgenstein ait apporté ce livre sur le champ de bataille, et il prétend l’avoir
lu au moins cinquante fois dans sa vie. Parfois, il y a des gens qui se
demandent quel livre ils emporteraient sur une île déserte. La question du
meilleur livre à lire sur le champ de bataille serait aussi intéressante. À cet
égard, « Les frères Karamazov » me semble un bon choix, puisque c'est un livre
sur lequel on peut réfléchir longtemps et que, de plus, il a une dimension
encourageante. Le seul inconvénient est sans doute qu'il est trop épais et trop
lourd pour qu'on le porte sur soi.
« L’éternel
mari » est court, et il contient des éléments typiquement dostoïevskiens. Le
héros a de terribles cauchemars, son ami pratiquement alcoolique ne cesse de
délirer. Les filles sont espiègles et certaines femmes sont hystériques.
Au fait,
suis-je la seule personne qui trouve que la manière de parler de ces
personnages est contagieuse ? Chaque fois que je lis Dostoïevski, j’ai envie de
parler comme ses personnages, hé, hé, hé !
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