jeudi 30 novembre 2017

Dostoïevski

 Le premier cours du jeudi commence à dix heures, mais aujourd’hui je me suis réveillé tôt. En fait, je n’ai pas pu dormir, car je voulais vraiment lire la suite de « L’éternel mari » de Dostoïevski. Dès que je me suis levé, j’ai pris le livre et je l’ai dévoré.

 Aucun écrivain ne ressemble à Dostoïevski. Je pense qu’il est capable de faire coexister des valeurs opposées. À quelqu'un qui voudrait lire Dostoïevski pour la première fois, j'aimerais recommander « L’éternel mari ». Le plus intéressant est « Les frères Karamazov », mais c’est aussi le plus long, environ 1500 pages, et le plus difficile. Le récit que fait Ivan à Aliocha, « Le grand inquisiteur » pose une question éternelle à l’humanité. Une anecdote célèbre veut que, durant la Première Guerre mondiale, le jeune Ludwig Wittgenstein ait apporté ce livre sur le champ de bataille, et il prétend l’avoir lu au moins cinquante fois dans sa vie. Parfois, il y a des gens qui se demandent quel livre ils emporteraient sur une île déserte. La question du meilleur livre à lire sur le champ de bataille serait aussi intéressante. À cet égard, « Les frères Karamazov » me semble un bon choix, puisque c'est un livre sur lequel on peut réfléchir longtemps et que, de plus, il a une dimension encourageante. Le seul inconvénient est sans doute qu'il est trop épais et trop lourd pour qu'on le porte sur soi.

 « L’éternel mari » est court, et il contient des éléments typiquement dostoïevskiens. Le héros a de terribles cauchemars, son ami pratiquement alcoolique ne cesse de délirer. Les filles sont espiègles et certaines femmes sont hystériques.

 Au fait, suis-je la seule personne qui trouve que la manière de parler de ces personnages est contagieuse ? Chaque fois que je lis Dostoïevski, j’ai envie de parler comme ses personnages, hé, hé, hé !

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