Tandis que
je bavardais avec mes camarades après les cours comme d’habitude, j’ai jeté un
coup d’œil à l’horloge murale, et je me suis levé.
« C’est
l’heure. Je vais rentrer. »
J’ai
expliqué à mes amis qui me demandaient pourquoi.
« Ma copine
m’attend. »
Ha, tu as
une copine ?
« Oui, elle
est dans un autre lycée. Nous nous voyons tous les jours en chemin du retour. »
Elle
s’appelle Natsu Andô. Je l’ai rencontrée un matin, dans le train.
Au moment où
elle montait ans le train, les portes se sont fermées en coinçant la jupe de
son uniforme. Elle ne pouvait plus bouger et baissait la tête d’un air gêné. Le
hasard a fait que je me trouvais juste à côté et, en donnant des coups de pied
aux portes, j'ai réussi à les ouvrir. Le train était en train de rouler. Sa
jupe s’était libérée, mais le système d’alarme s’est déclenché. Le train s’est
arrêté et j’ai été réprimandé plus tard. Natsu Andô n’a pas été grondée parce
que, dès qu’elle a vu arriver un employé, elle avait fui. Elle m’attendait à la
sortie de la gare.
« Je suis
désolée.....
- Tu as fui
toute seul !
- Ne sois
pas en colère. Je vais te payer quelque chose. »
C’est ainsi que j’ai expliqué à mes camarades
les circonstances de notre rencontre et comment nous étions sortis ensemble. Je
leur ai également parlé de ses passions et ses plats préférés. Elle aimait jouer
de la guitare. Je l’écoutais parfois jouer. Quand elle avait trouvé un enfant
perdu qui pleurait dans la rue, elle avait cherché sa mère avec lui. Ses
gâteaux préférés étaient le ‘’home cut’’ de Mr.Donut, et l’anpan.
Bonne soirée !
À demain ! m’ont dit mes camarades tandis que je sortais de la salle de
cours.
Sorti de
l’école, je suis rentré directement chez moi et j’ai regardé un animé. C’était
une nouvelle émission qui commençait ce jour-là. Après l’avoir regardée, j’ai
joué au jeu vidéo et j’ai lu un manga. Puis, comme il était tard, je me suis
couché. Évidemment, je n’ai pas vu Natsu Andô. Je n’ai pas de petite amie.
C’est une histoire inventée.
Ah,
qu’est-ce que je vais faire maintenant ? J’ai menti sur le fait que j’ai une
copine. C’était impossible de leur dire que je voulais rentrer chez moi pour
regarder le nouvel animé qui venait de commencer. Tant pis, je ne peux plus
reculer. Je n’aurais jamais imaginé qu’ils me croiraient. Depuis ce jour, j’ai
été obligé de mentir à tout le monde sur le fait que j’ai une petite amie. Quand
on me demandait « Elle va bien, ta copine ? », je leur répondais : « Elle est
occupée à cause de son club. Elle pratique la natation. » Quand on me disait :
« Dis donc, tu pourrais présenter ta petite amie, hein ? », je refusais en
disant : « Ce jour-là, elle a un cours particulier d’anglais ». J’ai aussi
feint de lui parler en ligne et de lui envoyer des mails. J’ai inventé des
moments drôles et j’en ai parlé à tout le monde. De jour en jour, le profil de
Natsu Andô s’enrichissait. Je devais noter tous les détails pour ne pas
oublier. Sa vie, son anniversaire, le métier de ses parents, le traumatisme de
son enfance, le nom de son animal domestique. J’ai construit la vie d’une fille
inexistante. Pour inventer son adresse, j’ai visité plusieurs villes. J’ai
cherché une ville et un quartier qui lui conviendrait le mieux possible. Mes
camarades me faisaient entièrement confiance. Si ils se rendent compte que l’existence de Natsu Andô
était une pure invention, ma vie sera foutue. Il se peut que je fasse l’objet
de harcèlement. Pendant que je vivais dans une telle inquiétude, un jour, un de
mes camarades, Ikeda-kun s’est rendu compte de mon mensonge.
Ikeda-kun
est un garçon surnommé à son insu ‘’limace’’. Il est toujours en sueur et les
filles le détestent, mais il a une petite amie qui est étudiante à
l'université, et c’est pour cela que tout le monde le respecte. Les garçons le
regardent d’un air admirateur.
« J’ai tout
de suite compris. Tu mens. Dis donc, Natsu Andô n’existe pas, a-t-il dit en me
montrant du doigt sur le palier.
- Tu as deviné
mon secret ! Meurs ! »
J’ai essayé
de le faire tomber dans l’escalier pour le tuer. Mais il a résisté.
« A, attends
! Je ne le dirai à personne. Moi aussi, c’est pour ça que j’ai pu le deviner.
Ma petite amie, Mai-chan est aussi une fausse copine. »
‘’Une fausse
copine’’, il semble que cela signifie ‘’une petite amie inventée’’. La copine
d’Ikeda-kun, une étudiante de l’université s’appelait Mai Shiu. Ikeda-kun
l’appelait toujours Mai-chan. Le weekend, il disait qu’il allait à la plage avec
la voiture que conduisait sa copine. Selon lui, Mai Shiu est quelqu’un de
remarquable et de chic, elle lui apprenait les manières à table dans les
restaurants luxueux.
« Je n’aurais
jamais cru que ta copine était aussi un mensonge….
- Mouais.
Nous, on a dupé tout le monde. Au début, c’était juste un petit mensonge. On a
dû mentir à nouveau pour cacher ce mensonge. Notre mensonge a fait boule de neige, et nous avons
laisser s'échapper l’occasion de dire la vérité. Imagine qu’ils sachent que nos
copines n’existent pas. Nous devrons nous suicider à ce moment-là. »
« J’ai créé
un nouveau morceau. Viens chez moi l’écouter », a dit Natsu Andô, ou non. C’est
une personne qui n’existe pas.
« Tu n’es
pas en forme récemment. Qu’est-ce qu’il y a ? Donne-moi ce donut si tu ne le
manges pas », a dit Natsu Andô, ou non. Je suis au magasin de donut tout seul.
Sur la chaise devant moi, personne n’est assis.
Ikeda-kun et
moi, nous nous sommes entraidés pour améliorer nos mensonges. Nous avons dit
aux gens que nous avons rencontré nos copines dans la rue. « Bientôt, Mai-chan
va m’appeler », a dit Ikeda-kun devant tout le monde et j’ai fait sonner son
portable en cachette.
« Mais les
détails sur ta fausse copine sont incomplets. Dis donc, tu n’as jamais joué de
la guitare, n’est-ce pas ? L’épisode de la guitare est flou.
- Toi aussi.
Tu n’as jamais joué au tennis, hein ? Ta description de tennis n’est pas très vraisemblable.
»
Nous avons
critiqué nos fausses copines, et nous avons essayé de compléter leurs profils.
J’ai acheté une guitare et j’en ai pratiqué. Tout ça, c'est pour Natsu Andô. Je
voulais savoir ce qu’elle pensait lorsqu’elle jouait de la guitare. Je n’ai pas
de copine. Elle n’existe pas. Mais, je voulais connaître cette sensation quand
elle met ses doigts sur les cordes. Je voulais savoir ce qu’elle ressentait
lorsqu’elle y donnait une chiquenaude.
« Tu sais,
il y a des gens qui jouent et chantent devant la gare. Je voudrais faire la
même chose, qu’en penses-tu ? »
Pendant que
je choisissais un DVD chez TSUTAYA, elle me l’a murmuré.
« Tu chantes
devant le public ? Tu n’as pas honte ?
- Si, mais
je veux chanter. »
Natsu Andô
avait un rêve. C’est le genre de rêve qu’on hésite à dire aux gens. Elle n’en a
jamais parlé à quelqu’un. Elle ne me l’a même pas dit. Mais je connais son
rêve. Parce que c’est moi qui l’ai inventée.
Une fois, je
me suis rendu compte qu’Ikeda-kun avait des ampoules aux mains. Sa petite amie,
Mai Shiu s'entraînait au tennis depuis son enfance, elle était un membre du
club de tennis au collège et au lycée et elle était réputée une as du tennis à
l’école. Il faisait donc des efforts pour comprendre ses sentiments en restituant
l’histoire de sa vie.
Un jour,
Ikeda-kun et moi sommes allés au barrage de la ville voisine. C’était un endroit
où lui et Mai Shiu allaient souvent en voiture.
« Elle
respire toujours profondément, comme ça. »
Lui qu'on
appelait secrètement ‘’limace’’ et repoussé par les filles de la classe, se
tenait à l’endroit depuis lequel on pouvait dominer le vaste barrage, et il a
respiré profondément à plusieurs reprises. Au début, les yeux brillants, il
bavardait beaucoup. Au bout d’un moment, il est devenu silencieux et nous nous
sommes assis sur une marche en bêton. L’eau dans le barrage coulait calmement. Ikeda-kun
a murmuré :
« Elle
n’existe pas, Mai-chan.
- Je sais.
C’est ton mensonge. »
Nous avons
décidé de prendre le bus pour rentrer.
Le
lendemain, à l’école, le mensonge d’Ikeda-kun a été dévoilé.
Ikeda-kun a
rencontré Mai Shiu à l’occasion d’une réunion qu’a organisée son cousin, qui
est un étudiant à l’université. Il a été obligé d’y participer pour compléter
le nombre de personnes. Il cachait qu’il était encore au lycée et ne buvait que
du jus de fruit. Mai Shiu l’a remarqué, elle l’a pris par le cou et l’a forcé à
boire de la bière. Puis il l’a plu, ils ont échangé leurs numéros et leur
situation est ainsi maintenant. Toutes ces choses étaient marquées dans « le
cahier des détails sur Mai Shiu » d'Ikeda-kun. Il l'avait toujours sur lui,
mais à la pause de midi, un des garçons qui faisait la fête dans la classe l'a
fait tomber de sa table, il a trouvé ce cahier tombé du tiroir. En ignorant
Ikeda-kun qui ne cessait de lui dire « Arrête, rends-le-moi ! », il l’a lu.
Mai Shiu
n’existe pas. Cette nouvelle s’est immédiatement répandue dans toute la classe.
Son cahier a été lu à haute voix devant tout le monde, il a été copié et
distribué aux autres classes. Les gens ont ajouté n'importe quoi, des détails
vulgaires dans son cahier qui est devenu un objet de moquerie et de ricanement.
La copine d’Ikeda-kun, Mai Shiu a été souillée par les garçons et les filles de
la classe. Les camarades qui le respectaient parce qu’il avait une petite amie
qui est à l'université se sont mis à l’ignorer d’un seul coup, pendant le
cours, ils lui jetaient des morceaux de gommes à l’insu des professeurs, il a
fait l’objet de leur regard ricaneur et de rumeur. J’évitais de plus en plus de
parler avec lui dans la classe. J’ai essayé le plus possible de ne pas le
regarder. Je sentais qu’il me regardait d’un air affaibli, mais je ne voulais
pas être impliqué.
« En fait,
il m’a demandé de dire que j’ai vu sa copine dans la rue. Sinon, il ne me montrerait
pas les examens de l’an dernier qu’il avait. Et voilà…… »
J’ai excusé auprès
de mes camarades pour mon mensonge selon lequel j’avais vu Mai Shiu dans la
rue. J’étais inquiet. Il se pouvait que Ikeda-kun dévoile mon mensonge à tout
le monde. Cela pouvait arriver à tout moment. Mais la bouche fermée, il n’a
jamais parlé de Natsu Andô à quelqu’un.
« Ça fait six
mois que je t’ai rencontré, c’est ça ? »
Pendant que
je me tenais debout à côté d’une porte dans le train, Natsu Andô me l’a dit.
« Ta jupe s’est
coincée.
- J’ai
vraiment paniqué à ce moment-là. »
Elle a souri
humblement et a regardé par la fenêtre. Le train est passé sur le pont en
faisant du bruit. Le ciel crépusculaire était d’un rose pâle et doux. On voyait
son reflet sur le verre de la porte.
« Je pense
que j’ai fait des progrès à la guitare. Ne penses-tu pas ?
- Tu as aussi
amélioré la composition.
- Je me
demande pourquoi. Peut-être, je suis sur le point de comprendre quelque chose.
Au fait, le garçon qu’on avait rencontré dans la rue avant, il va bien ? Il
s’appelle Ikeda-kun, n’est-ce pas ? Lui et sa petite amie.
- Mai Shiu ?
- On a parlé
ensemble. C’était quelqu’un d’élégant. »
Elle est
morte. Mais je ne pouvais pas le lui dire. Finalement, « Le cahier des détails sur
Mai Shiu » a été déchiré, jeté dans la poubelle et brûlé à l’incinérateur.
« Tu devras
parler avec Ikeda-kun, m’a-t-elle dit. Tu ne vas pas bien avec lui, n’est-ce
pas ? Je le comprends si je regarde ton visage. Mais tu devras te réconcilier
avec lui. Parce que c’est ton meilleur ami, non ? »
Natsu Andô a
pris ma main. La chaleur de sa main a recouvert la mienne. C'était incroyable.
C’était vraiment comme un véritable humain. Soudainement, j’ai failli pleurer.
« …….Tout
est un mensonge. »
Je me suis
incliné devant elle.
« Je suis
désolé. Pardonne-moi. Tu n’existes pas. Nous voulions avoir une petite amie
comme tout le monde. Mais c’était impossible. Regarde mon visage, je n’aurai
pas de copine durant toute ma vie. Quand je parle avec une vraie fille, je
n’arrive pas à regarder son visage. Mon cœur bat la chamade et j’ai l’impression
qu’il va exploser. Je n’arrive pas à trouver les mots, j’ai honte et je crois
même mourir. C’est impossible de me faire une petite amie dans cet état. Je
t’ai donc inventée. »
Au début,
Natsu Andô me regardait l’air sidéré. Au bout d’un moment, elle a entrouvert
les yeux et m’a dit tout gentiment :
« Je suis là
pour toi. »
Tout étonné,
je l’ai regardée. Elle semblait qu’elle comprenait tout. Elle n’a pas disparu
pour le moment. Mais nous savions tous les deux, que nous devrions nous dire au
revoir un jour.
Après les
cours, tout le monde se préparait à rentrer dans le brouhaha. Lorsqu’Ikeda-kun est
sorti de la salle de classe, il a basculé la fille la plus jolie et la plus
populaire. À ce moment-là, elle a fait tomber son sac. De plus, lorsqu’ils se
sont bousculés, il semble que leurs peaux nues se sont touchées. La fille ne
cachait pas sa répugnance. Elle et ses amies ont regardé Ikeda-kun d’un regard
haineux, et l’ont insulté : Tu es dégueulasse. Ne viens plus à l’école. T’as
des illusions, hein ? Espèce d’hikikomori. Ikeda-kun avait l’air dépité, mais
il a essayé de partir sans rien dire.
« Ferme-là.
»
Dès que je
le leur ai dit, tout le monde a cessé de bavarder et s’est tourné vers moi.
Ikeda-kun s’est arrêté et il me regardait d’un air abasourdi.
« Allons-y,
Ikeda-kun. »
Subissant le
regard de mes camarades, je suis sorti de l’école avec lui. En marchant dans la
rue marchande, nous avons parlé.
« Tu es sûr
? Il se peut que tu sois dans la même situation que moi à partir de demain.
- Ça va être
un enfer. Mais bon.
- Je n’ai
pas l’intention de parler de toi et d’Andô-san à quelqu’un. Si tu t’inquiètes
pour ça……
- Andô m’a
dit de me réconcilier avec toi. Désolé. Je suis désolé pour elle…… »
L’air triste,
il a regardé le ciel.
« Elle est
nulle part. Elle a disparu. Écoute, j’ai ramassé ses cendres dans
l’incinérateur et les ai dispersées en mer. C’est ridicule, hein ? »
Ikeda-kun
s’est mis à sangloter. Le ciel qu’on a vu de la rue marchande était de la même
couleur qu’hier, d’un rose pâle.
Ikeda-kun et
moi sommes toujours restés amis. Nous avons gardé le contact même après le
lycée. Nous sommes tous les deux devenus adultes et nous nous sommes dit que
nous étions des idiots et insupportables à cette époque-là.
Lorsqu'Ikeda-kun
a eu une vraie petite amie pour la première fois, l'année ne s'était pas encore écoulée
depuis le jour où il s'est mis à pleurer. Un jour, tandis qu’il marchait à côté
du court de tennis de l’école, un de ses camarades lui a adressé la parole. Il
faisait partie du club de tennis, c’était un type qui s’amusait toujours à se
moquer d’Ikeda-kun. Il était doué en sport et il était toujours dans les premiers
au tournoi, il avait également eu des résultats merveilleux au concours de la
préfecture. Ce jour-là, il lui a dit de prendre une raquette contre son gré, il
l’a obligé à s’entraîner avec lui. Son partenaire n’était pas là. Il a sans
doute voulu s’amuser à le vaincre. Cependant, Ikeda-kun a renvoyé la balle.
Les gens ont
commencé à se réunir autour du court de tennis. Les autres membres du club, et
ceux qui sont passé par hasard ont été fascinés par leur match. Qui est-ce ? Il
s’appelle Ikeda, je crois. Je suis dans la même classe que lui et on l’appelle
limace. C’est génial, il arrive à renvoyer sa balle.
Ce camarade
qui avait cru pourvoir vaincre Ikeda-kun jouait maintenant de toutes ses
forces. Finalement, un smash a atteint l’extérieur de la ligne, et Ikeda-kun a
perdu. Mais il n’y avait plus personne qui se moquait de lui. Lorsque le match
s’est terminé, tout le monde a applaudi. L’air sidéré, Ikeda-kun a regardé les
alentours avec son uniforme trempé de sueur. Une fille qui regardait le match
ce jour-là, est devenue proche de lui quelques jours plus tard.
« Il m’a dit
qu’il a dispersé ses cendres dans la mer….. », ai-je dit en ajustant ma guitare
dans ma chambre. Assise sur la chaise, Natsu Andô souriait toute seule.
« On dirait
qu’il est romantique.
- Il exagère.
»
J’ai donné
une chiquenaude aux cordes. Un bruit a retenti puis a disparu. Après avoir
fermé les yeux comme si elle goûtait aux résonances, elle m’a dit quelques
instants plus tard :
« Ne
t’inquiète pas. Il y aura forcément quelqu’un qui vous aimera un jour. »
Et elle a eu
une expression de tristesse.
Ce soir,
j’ai pris la guitare sur mon dos et je suis sorti. Les épaules tremblant de
froid, Natsu Andô m’a suivi.
La foule de
salariés et d’étudiants qui rentraient chez eux marchaient devant la gare.
L’enseigne au néon tapageur d’un salon de pachinko éclairait ceux qui
cherchaient des taxis de diverses couleurs.
« Tu as
appris par cœur mes paroles ?
- Bien sûr.
- ……Bon
courage. Je reste à tes côtés. »
J’ai pincé
les cordes de la guitare. Les cordes ont tremblé et émis du bruit. Je me suis
mis à chanter en jouant une mélodie. Les paroles n’avaient rien de spécial,
mais elles étaient sincères. Elles représentaient un sentiment douloureux que
tout le monde éprouve au moins une fois. Au début, Natsu Andô me regardait d’un
air inquiet, mais au fur et à mesure que les gens se réunissaient autour de
moi, elle avait l’air soulagé. Le sentiment de honte a disparu. J’ai chanté. Je
n’avais jamais pensé à chanter en jouant de la guitare. Mais le chant et la
guitare, les deux me plaisaient. Lorsque j’ai fini de chanter et que l’on
m’a applaudi, l’air satisfaite, elle a hoché la tête. Je me suis mis à chanter
le deuxième morceau, et j’ai réalisé qu’elle avait disparu dans la cohue. J’ai
interrompu l’interprétation, en fendant la foule, je l’ai cherchée. J’ai flâné
devant la gare en criant son nom. Elle n’était nulle part. Je me suis juré de
ne jamais l’oublier. J’ai aussi connu des moments misérables où je voulais
disparaître. Je sentais qu’ils dureraient toute ma vie. Je me suis promis de ne
pas oublier, elle qui avait pris ma main dans la sienne à ce moment-là.
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