«
Mozart du monde d’échecs », Bobby Fischer est né à Chicago en 1943. Sa mère
Regina Fischer était une Juive américaine qui travaillait comme secrétaire pour
le généticien Hermann Muller. Son père, Hans Gerhardt Fischer était un
biophysicien allemand d’origine juive qui a été invité avec Hermann Muller par
une université de Moscou où il avait rencontré Regina. Les jeunes mariés ont eu
une fille, Joan, toutefois les vagues d’antisémitisme atteignaient le Soviet et
ils se sont expatriés à Paris. Quelques années plus tard, Regina a divorcé et a
décidé de rentrer aux États-Unis avec sa fille. Vivre en tant que mère
célibataire à cette époque était dure. Lorsqu’elle a donné naissance à Robert
(le vrai nom de Bobby), au futur grand maître d’échecs dans un hôpital de
Chicago, elle vivait presque comme une SDF. Sur le registre de naissance, le
nom de Hans est écrit comme père, mais il n’est jamais entré aux États-Unis de
sa vie.
Bobby
était un enfant terriblement difficile et capricieux. Si les choses n’allaient
pas comme il voulait, il avait chaque fois un accès de colère. Lorsque Bobby
avait six ans, sa sœur a acheté à un dollar un jeu d’échecs pour calmer son
petit frère qui n’était jamais tranquille. Ce fut sa première rencontre avec
les échecs.
Depuis
son enfance, Bobby a refusé tout ce qui ne convenait pas à son rythme. S’il y
avait quelque chose qui lui déplaisait, il hurlait, et il n’a jamais fait ce
qu’il ne voulait pas. Sa seule occupation, c’était de lire des livres sur les
échecs. Bobby a finalement acquis un livre de records des parties d’échecs. Il
a appris par cœur tous les mouvements des pièces avec sa mémoire d’éléphant.
Un
an plus tard, Bobby a été admis en tant que membre par un célèbre club d’échecs.
Il n’avait encore que sept ans.
Les
rumeurs sur l’enfant prodige se sont très vite répandues. À l’âge de quatorze
ans, Bobby est devenu un grand maître international. C’était déjà l’un des
meilleurs joueurs du monde. Dès cet âge, il a remporté huit victoires au
tournois national des échecs américain, sans jamais connaître de défaite.
Son
style aussi était unique. Lors du match contre Donald Byrne, Fischer a sacrifié
exprès sa reine et a vaincu son adversaire. Lorsqu’il s’est battu contre Robert
Byrne, Fischer a remporté la victoire aux dépens du chevalier. On a commencé à
l’appeler « Génie ».
En
1972, à Reykjavik, Fischer a affronté le champion international des échecs,
Boris Spassky. Durant la période
de la guerre froide, l’Union soviétique accaparait le titre de champion
d’échecs depuis la seconde guerre mondiale. On a considéré ce match comme une
guerre par procuration entre l’Union soviétique et les États-Unis, soit le «
match du siècle ».
C’est Fischer qui a remporté la victoire. Il
est finalement devenu champion du monde. Ce fut une victoire historique pour
l’Europe et les États-Unis. C’était non seulement un génie des échecs, mais
aussi un héros national.
Cependant,
la gloire de Bobby Fischer n’a pas duré longtemps. Trois ans plus tard, Fischer
s’est disputé avec la fédération internationale des échecs et il a refusé de
jouer, de sorte qu’il a perdu son titre de champion. C’est alors qu’il a
commencé à refuser toutes les parties. Évitant le public, il a vécu environ
vingt ans en ermite, presque comme un SDF. Pendant ce temps, il est devenu de
plus en plus religieux et antisémite bien qu’il était lui-même juif. Lors de
ses rares apparitions en public, il tenait des propos contentieux.
En
1992, Fischer a reçu une lettre d’une Hongroise de dix-sept ans, lui demandant
pourquoi il ne jouait plus aux échecs, ce qui lui a fait briser vingt ans de
silence. À l’âge de quarante-neuf ans, Fischer a de nouveau disputé une partie
avec Spassky. Ce match qui a eu en Serbie était interdit par les États-Unis qui
intervenaient à l’époque dans la guerre de Bosnie-Herzégovine. Le grand maître
a ignoré l’avertissement ; il a gagné le match et le prix de plus de trois
millions de dollars.
Ce
comportement a déplu au gouvernement américain. Fischer a été poursuivi par le
grand jury, déclaré coupable et un mandat d’arrêt a été lancé contre lui. Le
héros des Américains est alors devenu l’ennemi.
Fischer
n’avait plus da patrie. Il a passé dix ans à vagabonder dans divers pays tels
que la Suisse, Hong-Kong et la Corée du Sud. Finalement, il s’est installé dans
deux pays, les Philippines et le Japon où il semble qu’il a eu des maîtresses. À
partir de 2000, il s’est installé à Tokyo avec la présidente de l’association des échecs japonaise, championne mondiale d’échecs, Miyoko Watai.
En
2004, Bobby Ficher a été arrêté à l’aéroport de Narita, alors qu’il essayait de
partir pour les Philippines. Son passeport était déjà expiré. Il était apatride.
Le gouvernement américain a proposé de se porter garant de lui, mais Fischer
qui haïssait les États-Unis a refusé. Dans le monde entier, les gens ont entrepris
des mouvements pour protéger le génie des échecs. Au Japon, des gens comme le
grand maître de shôgi (échecs japonais), Zenji Habu, l’ancien vice-président,
parlementaire et amateur d’échecs, Ichiji Ishii se sont élevées contre sa
détention.
Huit
mois plus tard, le 24 mars 2005, l’Islande a décidé de lui octroyer la
citoyenneté. Le gouvernement japonais et les États-Unis ont autorisé son départ.
Refusant toute relation humaine en dehors de quelques amis proches, Fischer
était, dit-on, considéré par les habitants locaux comme « une personne malade
et pitoyable qui a besoin d’aide ». L'un des joueurs d'échecs les plus prestigieux du monde est mort
le 17 janvier 2008. Il avait soixante-quatre ans.
«
J’aime les génies ou les fous », avait dit la Hongroise de dix-sept ans, pour qui
Fischer semble avoir éprouvé pour la première fois un sentiment proche de l’amour,
à l’âge de quarante-sept ans. La raison pour laquelle l’enfant prodige s’est
laissé emporter par la folie demeure obscure.
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