Je
voulais faire des courses aujourd’hui, mais je n'ai pas pu sortir parce qu'il y
avait quelqu'un dans le couloir. Lorsque je me suis habillé et approché de la
porte, j’ai entendu deux voix de l’autre côté. Il me semblait que deux femmes
bavardaient juste devant ma chambre. Si j’étais sorti à ce moment-là, je les aurais
rencontrées. Les deux femmes auraient été étonnées, ou pas du tout. « Elles ne
tarderont pas à s’en aller », me suis-je dit, et j’ai décidé d’attendre. J’ai
tué le temps en lisant « National Story Project ». Quelques minutes plus tard,
j’ai appuyé de nouveau mon oreille contre la porte. Elles étaient encore là.
C’était impossible de comprendre leur conversation à travers la porte. Elles se
plaignaient peut-être de leurs copains, ou discutaient de « La Critique de la
raison pure » ou parlaient de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne de 1939.
Les femmes ont la drôle de capacité de parler inlassablement de choses
frivoles. Elles adorent ça. Je me suis demandé ce que je devrais faire si je
sortais de ma pièce. Je leur dirais « Bonjour » et elles me répondraient. Mais
elles étaient si occupées à bavarder. Il se pouvait qu’elles m’ignorent. En
l’occurrence, je ne voulais pas leur dire « Bonjour ». Pourquoi devrais-je
saluer une personne qui m’ignore ? Ou il se pouvait aussi que les deux
personnes qui discutaient devant ma chambre ne soient pas deux femmes, mais
deux mandrills. Au moment où je sortirais de la chambre, les deux mandrills
interrompraient leur conversation et me regarderaient. Ils ne me quitteraient
pas des yeux jusqu’à ce que je disparaisse de leurs champs de vision. Au pire,
ils seraient fâchés contre moi et pousseraient des cris stridents en montrant
leurs gencives roses. Les voix me parvenaient toujours à travers la porte. J’ai
finalement renoncé à faire des courses et j’ai regardé « Hellraiser ».
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