Il semble que ma résidence effectue
le traitement contre les punaises dans toutes les chambres. On m’a aussi
demandé de mettre mes affaires personnelles dans de grands sacs poubelle pour
que l’on puisse désinfecter ma chambre. « Mais je ne pense pas qu’il y ait des
punaises dans ma chambre. Je n’ai jamais été piqué », ai-je dit à la femme de la
réception. « C’est surtout à titre préventif. Ce sera affreux quand il y aura
réellement des insectes », m’a-t-elle dit. Dans « Unbeaten Tracks in Japan
(littéralement ‘’Au Japon, hors des sentiers battus’’) », l’auteur Isabella
Bird souffre des punaises qui grouillent sous les tatamis dans les villages
pauvres du Japon. Donc, s’il y a réellement des punaises, ça veut dire que
l’état hygiène de cette résidence est le même que celui du Japon du
dix-neuvième siècle. Je pense qu'il vaudrait mieux qu’elle change de nom et
devienne la « Cité universitaire des punaises ». Les insectes sont les
propriétaires. Les habitants sont les parasites.
Le gardien ventru qui me rappelle le
tonnelier avare d’un roman de Balzac m’avait dit qu’une équipe de désinfection
viendrait à onze heures. Je l’ai attendue longtemps, mais en fin de compte,
personne n’est venu. Je suis allé à la BNU parce que les instructions voulaient que je sois absent pendant quatre heures. Comme je n'aime pas que l'on me
voie lire ou écrire, j'ai passé le temps à dessiner la carte d'une ville
imaginaire.
Quatre heures plus tard, quand je
suis rentré dans ma chambre, j’ai eu l’impression que personne n’y était venu. Sur
la table, j’ai trouvé un morceau de papier disant que ma chambre n’avait pas
été traitée parce que je n’avais pas mis ma couverture dans un sac poubelle. Je
ne savais pas qu’une punaise savait écrire.
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