Quand j’étais enfant, j’avais peur du
bonhomme de Nikka Whisky. Il s’agit de l'une des mascottes les plus connues au
Japon, mais personne ne connaît son nom. On l'appelle souvent simplement
"bonhomme de Nikka" ou "bonhomme à la moustache". C’est un
Occidental aux yeux bleus, habillé comme un roi. Il a une moustache et une
barbe fournies : il tient un verre, sans doute de whisky à la main droite
et une plume à la main gauche. La peur n’est pas rationnelle de sorte que je ne
peux pas expliquer pourquoi ce bonhomme m’effrayait tant. Chez mes
grands-parents paternels maintenant défunts, un vieil autocollant représentant
cette mascotte était collé à une armoire et j’évitais de le regarder.
Selon une information sur Internet,
le modèle de cet homme est un aventurier britannique du dix-neuvième siècle
connu pour son ‘’blended malt’’, Walter Raleigh. Cependant, le portrait de ce
Britannique ne ressemble pas du tout au bonhomme en question. L’aventurier a un
grand front, les cheveux et les barbes brun foncé. Ses yeux sont petits,
sourcils sont fins et son menton est pointu. Son costume est noir et il ne
porte pas de chapeau tandis que le bonhomme porte un vêtement et un béret
rouges. On dit aussi que lorsqu’on a demandé qui était le modèle de la mascotte
au maître-assembleur de Nikka, Takeshi Taketsuru, il a répondu qu’il n'en avait
aucune idée.
Le site officiel de Nikka dit que le
modèle du bonhomme s’appelle « William Phaup Lowrie ». Cette information semble
fiable, puisque c’est l’entreprise elle-même qui l’affirme. Toutefois, si on cherche
ce nom sur Google, on se rend aussitôt compte qu’il n’y a que peu de
renseignements sur lui, et on ne trouve ni son portrait ni sa page Wikipédia.
Je me demande d’où vient « William Phaup Lowrie ». A-t-il vraiment existé ?
À Sapporo, dans le quartier des bars
et des bistrots, devant un grand carrefour, il y a un panneau électrique
immense à l'effigie du bonhomme de Nikka. La nuit, les néons de son portrait
éclairent les habitants éméchés qui déambulent dans la neige. Heureusement, je
n’en ai plus peur.
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