En 1972, invité à l’université
du Michigan, un jeune mathématicien japonais a traversé la mer pour tenter sa
chance aux États-Unis. Il ne le cédait à personne en matière de mathématiques.
Sa première conférence a eu beaucoup de succès. Toutefois, avec l’arrivé du
rude hiver, il s’est senti seul et a eu le mal du pays. Ses recherches
stagnaient. L’impatience devenue sentiment d’échec l’accablait.
Il
est parti en voyage en quête du soleil de Floride pour se changer les idées.
Pendant qu’il regardait la mer à West Palm Beach, il a rencontré une fillette
d’environ dix ans, Celina, qui jouait toute seule avec du sable.
«
Sais-tu ce qu’il y a au-delà de cette mer ? », lui a-t-il demandé.
Celina
lui a répondu d’un seul mot :
« Horizon ».
Les yeux de la fillette étaient d’un bleu profond, tout comme la mer.
Tout
à coup, ému par les résonances de ce mot, et il a eu envie de pleurer. Le mot
de la fillette, comme si elle acceptait le monde tel quel sans être prisonnière
des connaissances, était beau.
En
peu de temps, il a repris des forces. Il a poursuivi sa carrière aux
États-Unis. Plus tard, ce mathématicien, Masahiko Fujiawara a raconté cet
épisode dans son livre : « Les États-Unis d’un jeune mathématicien ».
Ce
qui a sauvé son talent mathématique à ce moment-là, c’était sa vive
sensibilité. Le mot d’une petite fille qui l’a ému.
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