Aujourd’hui, j’ai dû me rendre au
SUMPS (service universitaire de médecine préventive et de promotion de la
santé). J’ai dit à la réceptionniste que j’étais convoqué. Elle m’a demandé
d’attendre dans la salle d’attente. Dans la salle d’attente, j’ai trouvé un
panier rempli de sachets de thé instantané. J’en ai pris quelques-uns. J’ai vu
de petits caractères imprimés dessus disant : « Ce préservatif est offert par……
». Sans lire jusqu’au bout, j’ai remis les faux sachets de thé dans le panier.
J’étais tout seul dans la salle
d’attente et je n’avais rien à faire. J’ai contemplé l’anatomie de l’oreille en
attendant qu’une infirmière m’appelle. La structure de l’oreille était
compliquée ; elle ressemblait à un phonographe ou à une grotte à stalactites.
Il y avait quelque chose qui était semblable à un escargot au fond. J’ai appris
pour la première fois que chaque être humain avait un escargot dans la tête. À
cette occasion, j’ai essayé de retenir les noms de chaque composant de
l’oreille. ‘’Pavillon’’, ‘’Marteau’’, ‘’Fenêtre ovale’’, ‘’Trompe d’eustache’’
etc.
L’infirmière ne m’appelait toujours pas.
Je me suis assis sur un banc et j'ai commencé à lire une bande dessinée qui
était posée sur la table. J’ai oublié le titre. C’était l’histoire d’un couple.
La fille était humaine, mais l’homme était un crocodile vert qui marchait sur
deux jambes. En se promenant dans la rue, une fille aux cheveux courts marchait
devant le couple. L’homme-crocodile a dit à sa copine que les cheveux courts
lui allaient sans doute bien. Ils sont ensuite entrés chez un coiffeur pour
faire couper les cheveux longs de la fille. Après la coupe, cette fois une
femme aux cheveux longs marchait devant le couple. L’homme-crocodile a dit à sa
copine qu’elle était mieux avec les cheveux longs. Cette BD m’a amusé. C’était
bien plus tard que je me suis rendu compte que c’était une BD féministe pour
représenter le harcèlement sexuel que subissent les femmes dans la vie
quotidienne.
Au bout de plusieurs minutes, une
femme souriante entre deux âges est venue vers moi. Elle n’était pas vêtue de
blanc de telle sorte qu’elle n’avait pas l’air d’une infirmière, mais c'en
était une. Dans son bureau, elle m’a demandé si je comprenais bien le français.
« Je ne comprends pas un mot de français », ai-je dit. Elle a vu que je
comprenais bien cette langue. Puis elle m’a posé beaucoup de questions sur ma
santé et m’a demandé si je trouvais les prix des sushis en France corrects.
« Je suis en bonne santé
‘’physiquement’’ », ai-je dit. (Même si je déprime souvent moralement), n’ai-je
pas dit.
« J’aime bien certains profs », ai-je
dit. (Mais j’en déteste d’autres), n’ai-je pas dit.
Ensuite, j’ai subi un examen de la
vue et d’achromatopsie. Elle m’a dit que ce test de l’achromatopsie a été créé
par un Japonais. « Vous voyez, il n’y a
pas que les mangas et les jouets pour adultes au pays du soleil levant »,
n’ai-je pas dit. En ce qui concerne la question sur le prix des sushis en
France, j’ai exprimé mon avis personnel selon lequel il était déraisonnablement
élevé, bien qu’il n’y ait souvent que du saumon et des crevettes. Mais
heureusement, il y a d’autres choses en France. Mon poids qu’indiquait le
pèse-personne prouve la richesse de la gastronomie française.
Puis, je me suis fait mesurer. Ma
taille était exactement comme avant, un mètre soixante-quatre. Mais quand on me
demande ma taille, je dis toujours un mètre soixante-six.
Elle m’a ensuite demandé si j’étais
marié et si j’avais des enfants. « Bien sûr que non », ai-je dit. Cette
question m’a déprimé. Je n’ai jamais eu de copine ; de plus, la plupart de mes
amis sont des chats. Puis elle m’a demandé si j’avais eu des rapports sexuels.
Cette question m’a encore déprimé. J’ai pensé à me suicider sur place en me
coupant la langue. Finalement, elle m’a expliqué aussi ce que les services
SUMPS offrent, et m'a dit que les étudiants de ma fac peuvent subir
gratuitement un examen de dépistage des maladies sexuelles. J’ai acquiescé en
pensant que je n’en aurais jamais besoin de ma vie.
Après la visite médicale, je suis
allé en cours. J’étais largement en retard et lorsque j’ai ouvert la porte, le
professeur m’a dit : « Vous êtes arrivé presque à la fin ». Je me suis excusé
pour mon retard, puis je me suis dit in
petto en imitant ‘’La Prise d’Orange’’ : « Nos vaillants Français disent
‘’Mieux vaut tard que jamais’’ ». Je me suis assis sur la table. Notre preux
professeur expliquait l’évolution graphique du mot ‘’peüst’’ qui est devenu
‘’pût’’ en français moderne. Le cours s’est terminé cinq minutes plus tard, et
je n’ai pas pu prendre de notes.
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