dimanche 11 mars 2018

''The Man In The High Castle'' (Le Maître du haut château)



 J’ai fini aujourd’hui « The Man In The High Castle » (Le Maître du haut château) de Phillip K Dick. Je pensais à lire ce livre petit à petit tous les jours avant de dormir, mais je voulais vraiment connaître la suite, et finalement, je l’ai lu en une semaine.
 L’histoire se déroule dans un monde où les États-Unis sont divisés en deux, d'un côté l’Allemagne nazie et de l'autre le Japon impérial. Même si ces deux nations se partagent le même territoire, la technologie de l’Allemagne dépasse largement celle du Japon, et ce dernier se sent menacé.

 Les récits de plusieurs personnages se déroulent en même temps, de telle sorte qu’il s’agit plutôt d’un roman polyphonique. L'histoire commence avec la scène où l’antiquaire Robert Childan se préoccupe du retard d'un objet qu'il a commandé. S’il n'arrive pas, il doit rendre visite à l’entrepreneur Nobusuke Tagomi pour lui demander de l’excuser.
 Par la suite, ce Nobusuke Tagomi reçoit la visite d’un homme étrange qui prétend être suédois, Monsieur Baynes.
 D'autre part, Frink Frank est un ouvrier américain viré de son usine. Il vient d’ouvrir une bijouterie avec son ami Ed. Comme il est juif, il vit en cachant sa véritable identité.
 Juliana Frank est l'ex-femme de Frink qui vit dans les montagnes rocheuses en tant que professeure de judo.
 Juliana rencontre un chauffeur de camion italien qui s’appelle Joe Chinadella. Il lui dit qu’il est un ancien militaire qui a combattu en Afrique contre les Alliés.
 À notre époque, un livre qui parle d’un monde où l’Allemagne et le Japon ont perdu contre les Alliés est proscrit par les Nazis. On dit que l'auteur de ce livre intitulé « Le Poids de la sauterelle » mène une vie solitaire dans un ‘’haut château’’. Joe Chinadella, qui en est passionné, propose à Juliana d’aller rencontrer cet écrivain, ''le Maître du haut château''.
 Les personnages de ce livre utilisent souvent une sorte d’oracle chinois quand ils affrontent un problème. Cette coutume semble répandue dans tous les États-Unis, pas seulement parmi les Asiatiques.

 J’avais regardé aussi la série basée sur cette œuvre l’année dernière, et c’est l’une des raisons pour laquelle je voulais essayer le livre. Mais j’ai constaté qu’il y a beaucoup de différences entre l’œuvre originale et la série. Par exemple, dans le roman les personnages qui sont très importants dans la série n'apparaissent pas comme le lieutenant Kido et ‘’ SS Obergruppenführer’’ John Smith. De plus, il n’y a pas de livre intitulé « Le Poids de la sauterelle », en revanche, il existe des films sur un monde alternatif où les Alliés sont vainqueurs. Dans le roman Hitler est déjà à la retraite depuis longtemps et le premier ministre est Martin Bormann. Dans la série, Hitler est malade, mais toujours au pouvoir.

 Les Japonais qui ont souvent un tempérament violent et cruel dans la série sont décrits plus positivement dans le roman. Je dirais même qu’ils sont plus ou moins embellis. En revanche, les Américains sont serviles et moroses. Ce contraste se voit par exemple dans l’entretien du couple japonais les Kasoura et l’antiquaire Childan. Tandis que le mari, Paul Kasoura est quelqu’un de sophistiqué, de cultivé, amateur de jazz de la Nouvelle Orléans, Childan est à la fois complexé et fier de sa nation. Il se dit dans sa tête qu'il dédaigne ‘’la musique des nègres’’ et ‘’les jaunes’’.

 La véracité est un thème important dans ce roman. Il y a un passage où le président de l’entreprise où travaillait Frink, Wyndam Maston explique à une jeune femme, Rita, sur l’authenticité d’un objet antique.
‘’— Tu ne sens donc pas ? dit-il sur le ton de la plaisanterie. L’historicité ? 
— Qu’est-ce que c’est que ça, l’historicité ? 
— On dit cela d’une chose qui contient quelque chose appartenant à l’Histoire. Écoute. L’un de ces briquets Zippo se trouvait dans la poche de Franklin D. Roosevelt quand il a été assassiné. Et l’autre n’y était pas. L’un a de l’historicité à un point terrible ! Autant qu’un objet a pu jamais en contenir. Et l’autre n’a rien. Tu le sens ? (Il lui donna un coup de coude.) Non ? Tu ne vois aucune différence. Il n’y a pas de « présence plasmique mystique » ni d’« aura » autour de cet objet ?’’ 
 Cette question sur les briquets s’applique aussi aux deux mondes, l’un où les États-Unis sont gagnants, l’autre où ils sont perdants.
 De plus, certains personnages ont aussi une fausse identité. Frink a changé son nom pour cacher son origine juive. Monsieur Bayens que Monsieur Tagomi reçoit n’est en réalité pas un entrepreneur suédois, mais un officier nazi qui lui rend visite en secret pour lui donner une information confidentielle. Et Joe Chinadella, un homme avec des traits méditerranéens n’est évidemment pas un simple chauffeur de camion.
 À la fin de l’histoire, l’auteur de « Le Poids de la sauterelle », Abendsen dit à Juliana que c’est l’oracle qui a écrit ce livre pour faire surgir la vérité intérieure. Juliane se demande si lequel est vrai, le monde auquel elle appartient ou le monde qu'a écrit Abendsen dans son ouvrage.

 Une petite parenthèse sans importance : J’imagine que Phillip K Dick n’avait pas d’amis japonais, et en 1962, lorsque ce roman a paru, il n'y avait pas encore Google. Je le dis car les noms des personnages japonais sont tous un peu étranges. « Tagami » existe comme nom de famille, mais pas « Tagomi ». De la même manière, « Kajiura » existe, mais pas « Kasoura ». Dans la série, ça se voit qu’ils ont recruté des acteurs d’origine japonaise, mais leur langue n’est pas très naturelle, sauf celle de Betty Kasoura dont l'actrice est probablement native.

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