Il y a quelques jours, ma
correspondante Pauline m’a dit qu’une vieille dame inconnue lui a demandé si
elle était étudiante en lettres. Cet incident a étonné cette jeune prof de
français. Je lui ai dit qu’il était facile de deviner qu’elle est en lettres si elle portait des lunettes et avait des livres dans les bras. Elle m’a dit
qu’effectivement elle porte des lunettes et qu’elle avait des livres à ce
moment-là. Dans ce cas, il n’y a rien d’étonnant à ce que la vieille dame ait
deviné sa faculté.
En observant les gens à l’université,
j’ai aussi constaté que les étudiants ont une aura assez différente selon leur
faculté. Cette règle générale ne marche pas toujours, mais par exemple, les
étudiants en lettres dont je fais moi-même partie sont comme suit :
Les étudiants en lettres portent
souvent des lunettes. Trop de livres dont la lecture leur est imposée les rend
myopes. Beaucoup d’entre eux deviendront professeurs de collège ou de lycée
plus tard. On ne peut vivre l'adolescence qu'une seule fois dans la vie, mais
si on est prof, on est obligé d'affronter des enfants en pleine crise
d'adolescence tous les jours, durant des années. Le collège surtout est un zoo
d'êtres qui ne sont pas encore devenus des hommes. Cette pensée les déprime. S'occuper
des pingouins du zoo semble plus amusant que de s'occuper des ados.
La plupart des étudiants en LLCE ou
LEA japonais sont fans des animé. Comme en lettres, il y a plus de filles que
de garçons, et j’ai remarqué que les filles attachent souvent une sorte de
petites peluches farfelues à leurs sacs. Peut-être est-ce une marque secrète
qui montre qu'elles sont en japonais. Il se peut qu'un bon nombre d'entre elles
se déguisent en personnages d'animés, ce que l'on appelle le
"cosplay". Cette coutume importée d'une nation du bout du monde les
rend heureuses mais fait pleurer leurs parents. Les étudiants en japonais sont
aussi déprimés car aucun cours n'est consacré à Pokémon, et il y a trop de
kanjis à apprendre par cœur.
Les étudiants en chionis sont communistes. Ils ont tous un petit portrait de Mao dans leurs portefeuilles.
Ils sont encore plus déprimés que les étudiants en japonais, car simplement ils
ont beaucoup plus de kanji à apprendre par cœur.
Les étudiants en histoire sont
obligés de tourner la tête vers le passé. Ainsi, ils se rappellent fréquemment
de mauvais souvenirs du passé qu'ils voudraient oublier. Certains commencent à montrer
des signe de TSPT et ils sont déprimés.
Une fois, j’ai visité la faculté de mathématique
par curiosité. Contrairement aux lettres, il y avait beaucoup de garçons et
très peu de filles. On dirait un peu des personnages sortis de Big Ban Theory.
Par rapport aux étudiants des facultés que j'ai mentionnées ci-dessus, ils avaient l'air heureux.
Mon esclave Ophélie que j’ai
récemment affranchie, et qui est retournée dans sa patrie, était étudiante en
marketing. Elle m’avait dit que la plupart de ses camarades étaient des Chinois
et des Indiens et qu'elle n'avait aucun ami dans la classe (j'ai pensé ''mais
tu n'as pas d'ami français non plus'', mais je ne lui ai rien dit). Ce sont
donc des Chinois et des Indiens.
Mais ce ne sont que des préjugés.
Comme Pauline me l’a dit : « L’apparence peut être trompeuse ». Il se peut
qu’une fille angélique et souriante qui s’approche d’une autre fille solitaire
cherche à la manipuler et à détruire la vie de la victime. Il se peut que votre
ami affable avec qui vous partagez de temps en temps le dîner soit un meurtrier
cannibale. Il se peut aussi que beaucoup d’histoires d’aventures se déroulent
dans la tête de votre voisin muet qui a l'air triste. .
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire