jeudi 29 mars 2018

Tisser un livre


 Mes camarades et moi cherchions une salle vide pour interviewer une éditrice sur Skype. Au début, nous pensions utiliser une salle de cours vide, mais nous avons vite découvert que les salles qui n’étaient pas utilisées étaient toutes fermées à clé. « Peut-être qu’il y a une amphi vide », a dit un garçon. « On pourra faire l’interview ici, non ? », a dit une fille en indiquant du doigt le bas de l’escalier. En effet, à ce moment-là il n’y avait personne aux alentours, mais il se pouvait qu’une foule d’étudiants descendent l'escalier tout à l’heure, et ce n’était donc pas un endroit très adéquat pour l’interview. Au bout d’un instant, nous nous sommes remis à errer dans le long couloir de la fac. Puis je me suis arrêté. « Il y a la bibliothèque de japonais », ai-je murmuré. La bibliothèque de japonais ressemble plutôt à un bureau qu’à une vraie bibliothèque, et normalement, il n’y a personne le mercredi sauf la bibliothécaire, car cette salle est censée être fermée ce jour-là, sauf que je sais qu’elle ouvre en secret. Les autres ne connaissaient pas l’existence de cette bibliothèque. Moi non plus, je ne connaissais pas cet endroit secret auparavant. Nous avons pris l’escalier jusqu’au quatrième étage. Je suis entré le premier dans la bibliothèque. J’ai salué la bibliothécaire, une jeune fille que je connais un peu, et ma camarade lui a demandé si nous pouvions faire l’interview dans cette salle. La bibliothécaire a gentiment accepté, elle a débarrassé une petite table pour nous. Comme je l’avais prévu, il n’y avait personne à part elle, et il régnait un silence parfait.

 L’éditrice nous a dit beaucoup de choses intéressantes que je ne peux malheureusement pas écrire ici. Le métier de l’édition est vraiment attirant pour une personne comme moi qui veut mener une vie entourée de livres. De plus, j’ai appris qu’un livre n’est pas le fruit du travail de son seul auteur, mais de beaucoup de personnes qui participent à sa création (éditeur, traducteur, illustrateur, correcteurs, communicants etc.)

 Et pour la première fois, j'ai eu l'impression de contribuer à ce travail d’équipe, même si ce n’était pas grand-chose.

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